Argument du colloque sur la présence protestante en Haïti à l’occasion du bicentenaire

En juillet 2016, la communauté évangélique s’apprête à commémorer religieusement le bicentenaire de la présence protestante en Haïti. Ce choix mémoriel, s’il fait fi de l’expérience huguenote des premiers moments de la colonie française de Saint-Domingue, entend rendre hommage aux missionnaires étrangers et aux leaders locaux qui ont favorisé l’établissement de sociétés protestantes dans le pays.

Aujourd’hui, si l’on se réfère aux plus récentes statistiques sur les religions en Haïti (2003), les confessions protestantes regrouperaient 30% de la population. Or, depuis les années 1960, de nouvelles valeurs religieuses associées à l’émergence de nouveaux courants, importés de l’étranger ou développés par des sociétés évangéliques indigènes, se développent également sans être prises en considération par les études qui avancent des données chiffrées. Les modalités de leur développement, l’émergence de nouvelles « valeurs religieuses », les pratiques qui y sont associées, restent en effet peu étudiées, voire ignorées par les recherches. Le développement des églises évangéliques dans la migration/ « diaspora » haïtienne, qu’il s’agisse de leurs émergences, de leurs expressions ou la manière dont se vit une « identité protestante », articulée à des contextes migratoires divers, restent là aussi autant de sujets peu investis par les recherches.

Les questions sont pourtant nombreuses qui offrent aux sciences sociales un objet d’étude dont les enjeux intéressent la vie sociale, économique, culturelle et politique du pays et de ses ressortissants installés à l’étranger.

C’est donc en partant de ce double constat – présence importante d’églises protestantes en Haïti et dans la migration / peu de travaux scientifiques sur le sujet – que nous avons pensé lancer une réflexion sur la question. Le colloque que nous nous proposons d’organiser sera ainsi le premier événement scientifique sur le protestantisme en Haïti que conduira l’Université d’État du pays. Il a pour but d’examiner les relations complexes que ces mouvements religieux entretiennent les uns avec les autres ainsi que leurs impacts sur la vie sociale haïtienne. La démarche se veut contextualisée mais elle s’ouvre à d’autres situations à des fins de comparaison. Ce premier événement scientifique posera aussi les jalons pour une seconde manifestation sur le thème qui se tiendra à Port-au-Prince en 2017.

Sous la direction de:

Lewis Ampidu CLORMÉUS, Professeur à la FE, membre permanent du laboratoire LADIREP

Comité scientifique:

Lewis Ampidu CLORMÉUS, Université d’État d’Haïti

Laënnec HURBON, Université d’État d’Haïti/ CNRS

Nathalie LUCA, École des Hautes Études en Sciences Sociales/ CNRS

Maud LAËTHIER, IRD/URMIS-Université Paris VII

Philippe MARTIN, Université de Lyon/ Institut Supérieur des Religions et de la Laïcité 

Partenaires:

LADIREP/ Faculté d’Ethnologie/UEH

Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) 

Institut de Recherche pour le Dévelppement (IRD)/JEHAI

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