Joseph Ronald Dautruche en mission à Paris au mois de décembre 2016

Invité à participer au séminaire « Tourismes : Recherches, Institutions, Pratiques » consacré, pour la saison 2016-2017, au « tourisme religieux », Joseph Ronald Dautruche, Docteur en Ethnologie et patrimoine, enseignant-chercheur à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), rattaché à l’Institut d’Etudes et de Recherches Africaines d’Haïti (IERAH), membre permanent du laboratoire LADIREP, fera, à la séance du 8 décembre 2016, un exposé sur le sujet « Tourisme et vodou en Haïti : nouveaux touristes, nouvelles pratiques et nouvelles perspectives ».

Le séminaire « Tourismes : Recherches, Institutions, Pratiques » est animé par Nadège Chabloz (anthropologue, ingénieure d’études de l’EHESS,  rattachée à l’IMAF) à l’Université Paris-Descartes. Pour avoir plus d’infos sur le séminaire, cliquez ici.

Résumé :

Tourisme et vodou en Haïti : nouveaux touristes, nouvelles pratiques et nouvelles perspectives

Joseph Ronald Dautruche, PhD en Ethnologie et patrimoine

Enseignant-chercheur à l’UEH, rattaché à l’IERAH

Membre permanent du laboratoire LADIREP

Le vodou, que ce soit dans sa forme strictement religieuse (culte aux lwa, possession, sacrifice, pèlerinage), comme système de soin (médecine par les plantes ou par invocation des esprits, cures thermales) ou à travers ses aspects esthétiques (chants, musique, danse, peinture, etc.), a toujours suscité la curiosité des étrangers. Il y a toujours un besoin de découvrir ce vodou qui a fait tant parler de lui. En effet, le vodou fait l’objet d’activités touristiques depuis l’ouverture officielle d’Haïti au tourisme international dans les années 1940; ce fait a attiré l’attention de nombreux chercheurs comme Metraux (1958), Goldberg (1981), Bedard (1988) et Payne Daniel (1996). Comme c’est le cas de nombre d’études portant sur le binôme tourisme/culture, ces auteurs ont regardé soit les effets négatifs soit les effets positifs du tourisme sur le vodou.

En s’appuyant principalement sur des observations directes et des entrevues réalisées à Souvenance (Gonaïves-Haïti), il s’agira dans cette communication de faire la lumière sur les nouvelles formes de tourisme qui se développent sur ce site vodou et d’examiner comment des pitit kay (les pratiquants du vodou attachés à ce site) essayent d’appréhender le tourisme. En d’autres termes, partager avec les participants au séminaire comment cela se passe de nos jours et mettre en perspective les relations actuelles du couple tourisme/vodou.

L’analyse tend à démontrer qu’il ne s’agit pas d’un tourisme centré sur la quête de l’Autre ou de l’ailleurs, mais plutôt d’un tourisme animé par la quête de sens, la recherche d’ancrage patrimonial, de référents identitaires ou le retour chez soi. Parmi les adeptes de ces pratiques touristiques, on rencontre de nombreux Haïtiens qui ont très peu de connaissances de la philosophie et des pratiques du vodou, des étrangers en quête de sens et des migrants haïtiens de première génération et leurs descendants pour qui le vodou représente un repère rassurant, soit au sens strictement religieux ou de construction identitaire.

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