Conférence de Jean Waddimir Gustinvil, Professeur à l’UEH et membre du laboratoire LADIREP

Quinzaine de la francophonie

Conférence de Jean Waddimir Gustinvil sur « L’intelligence « politique » face à la démesure et l’expérience de la catastrophe. Pour une chronique politique du temps présent »

Jeudi 17 mars 2022, à compter de 2h pm, au local du Centre d’Art

Docteur en philosophie, Enseignant-chercheur à l’Université d’État d’Haïti, membre de LADIREP, rattaché à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et responsable académique pour l’ENS du programme de maîtrise en Sciences de l’éducation mis en place par l’ENS et l’université du Québec à Chicoutimi.

Dans cette communication, j’entends discuter le rapport qu’entretiennent la politique et ses dehors dont la démesure constituerait l’une des figures de prédilection dans la tradition philosophique occidentale. Selon cette tradition la tyrannie est décrite comme l’expression de la démesure dont toute société se doit de se protéger par l’invention de la politique, laquelle s’inscrit dans une institution ou dans une invention permanente. C’est cette créativité permanente du social qui prend le nom de l’intelligence politique. L’intelligence politique n’est pas la somme des intelligences individuelles dans la société mais elle correspond plutôt à la capacité d’une société de se doter de stratégie afin de trouver des solutions aux problèmes majeurs auxquels elle est confrontée. La démesure est l’un des noms ou masques que peut prendre le tyran originaire dans une société.

Que recèle la démesure pour qu’elle devienne ce contre quoi toute société politique s’institue ? Si toute société politique est menacée par cet abime ou gouffre dont la fabrication du politique (comme production du commun) se veut être un remède, doit-on conclure pour autant que la figure de la tyrannie soit une figure universelle du mal politique ou de retrait de la politique, soit une simple perversion des liens politiques ? Dans ce cas, quels sont les masques de cette tyrannie originaire à laquelle la société post-esclavagiste haïtienne serait en proie aujourd’hui ?