Identités nationales et altérités endogènes :une approche à partir des épistémologies des « Suds »

Cours intensif international organisé par le programme de recherche CUBAYITI La Havane, Alliance française, 4-8 novembre 2024

Appel à candidatures

Présentation :

Le cours intensif international « Identités nationales et altérités endogènes : une approche à partir des épistémologies des Suds » est organisé dans le cadre du programme de recherche CUBAYITI, Constructions nationales et anthropologie (à partir de Cuba et d’Haïti), https://cubayiti.hypotheses.org/.

Ce programme réunit des chercheurs haïtiens du LADIREP (LAngages, DIscours, REPrésentations, Université d’Etat d’Haïti), des chercheurs cubains de l’ICAN (Instituto Cubano de Antropología) et de l’ICIC (Instituto Cubano de Investigación Cultural Juan Marinello), ainsi que des chercheurs français de l’URMIS (Unité de recherche Migrations et sociétés, IRD / CNRS/ Université Paris Cité / Université Côte d’azur).

Les recherches menées dans ce cadre portent sur les constructions nationales à Cuba et en Haïti. Elles questionnent de manière comparée l’implication des savoirs sur la société et notamment le rôle de l’anthropologie dans le processus d’élaboration nationale. Dans les deux contextes, elles interrogent les logiques, passées et contemporaines, de hiérarchisation des objets de recherche et d’enseignement. Deux objets, restés longtemps deux « impensés » des sciences sociales cubaines et haïtiennes, retiennent plus particulièrement l’attention : les migrations (internes, externes), en ce qu’elles brouillent les frontières politiques et symboliques de la nation, ainsi que les dynamiques de discriminations et d’exclusion, qui réactivent la fabrication « d’altérités endogènes ».

Les cours intensifs :

Les cours intensifs proposés par l’équipe pédagogique de CUBAYITI sont destinés à un public d’étudiant.e.s de licence, master et doctorat en provenance d’Haïti, de Cuba, de la Caraïbe en général, du Mexique et de l’Amérique centrale.

Les candidats doivent envoyer un projet de recherche d’environ 15 000 signes, indiquant la méthodologie et le terrain (ou le corpus d’archives, de textes) envisagés, ainsi qu’un CV, avant le 19 avril, à l’adresse suivante : cubayiti.intensivo@gmail.com

A l’issue d’une sélection par l’équipe pédagogique, 12 participant.e.s seront retenu.e.s. Leurs frais de déplacement, de visa académique et d’hébergement à La Havane (durant une semaine) seront entièrement pris en charge par le programme de recherche CUBAYITI. À noter que les candidats devront être en possession d’un passeport valide jusqu’en 2025 pour la délivrance du visa.

Dans une perspective de formation par la recherche, certain.e.s étudiant.e.s pourraient être intégré.e.s aux activités ultérieures du programme de recherche CUBAYITI (ateliers de travail, enquêtes en archives ou sur le terrain, rencontres scientifiques et rédaction d’articles et chapitres d’ouvrages).

Organisés dans le but de consolider la recherche en sciences sociales sur des sujets qui restent peu appréhendés, ces cours permettront aussi de consolider les contacts entre chercheur.ses et étudiant.es de différentes traditions disciplinaires et d’établir de nouveaux partenariats.

Certains enseignements et conférences magistrales seront par ailleurs ouverts au public en audition libre (y compris aux candidat.e.s non sélectionné.e.s), sous réserve des places disponibles dans la salle. Une attestation de participation sera remise à la fin de la semaine à ceux qui en feront la demande.

Cours intensif 2024 : Identités nationales et altérités endogènes : une approche à partir des épistémologies des « Suds ».

L’objectif pédagogique général de ce cours intensif est de proposer aux participants des outils conceptuels et méthodologiques qui leur permettent de nourrir la réflexion sur leurs objets de recherche. L’enseignement proposé tiendra compte, de manière critique et comparée, des variantes nationales, historiques, idéologiques et épistémologiques dans lesquelles ces objets s’inscrivent.

La notion « d’altérité endogène » sera analysée à partir des processus d’élaboration nationale cubaine et haïtienne. Entendue en fonction des opérations mises en œuvre pour définir « l’autre proche », cette notion permettra d’appréhender des discontinuités sociales, que celles-ci soient produites par le truchement de la « race », de la « classe » ou de la « culture ». L’attention sera portée plus précisément sur la construction de catégories générées, dans ces pays, par des mécanismes de discriminations fondées sur la couleur ou l’assignation ethnique (figures du « Noir », de « l’indigène », de « l’engagé », etc.), de stratification ou de relégation spatiale (figures du paysan, du migrant de l’intérieur), enfin de stigmatisation culturelle ou religieuse (figures du « sorcier », des « sociétés secrètes », etc.).

Les enseignements et ateliers pratiques dispensés, en français et en espagnol, seront répartis sur une semaine (35 heures de cours) de cinq jours. Les quatre premiers jours, le matin, les étudiant.e.s assisteront à des conférences invitées et des cours magistraux. Les cadres épistémologiques de l’histoire des anthropologies cubaines, haïtiennes (et d’autres contextes nationaux proches), leur seront présentés de façon comparée. L’après-midi, ils/elles seront réparti.e.s en ateliers thématiques, encadrés par les membres de l’équipe pédagogique : après avoir présenté leur projet, ils/elles participeront, hors les murs (dans l’agglomération de La Havane), à des rencontres avec des associations locales, des collectifs civils ou des musées, en lien avec les thématiques abordées.

En effet, l’objectif de cette rencontre est aussi d’offrir aux étudiant.e.s la possibilité de s’inscrire dans un espace d’échanges local concret et de donner à voir d’autres approches et/ou méthodes de travail. Sur la base de cette expérience, une réflexion sera menée sur la façon d’adapter des outils méthodologiques à leur propre terrain ou corpus.

La dernière journée sera destinée à une restitution orale de chaque atelier, l’après-midi, en présence des interlocuteur.rices associatifs et institutionnels impliqués et des conférencier.es invités (après une matinée consacrée à la préparation de l’exposé) : présentation du collectif ou des musées visités, restitution des échanges sous forme de réflexion critique, questionnements soulevés, éventuellement propositions méthodologiques et théoriques. Cette restitution, outre qu’elle sera soumise à un débat collectif, sera évaluée (note sur 5 pour chaque groupe) par l’ensemble de l’équipe pédagogique.

Par la suite, chaque étudiant.e disposera d’un mois pour envoyer un essai – écrit personnel d’environ 50 000 signes (sujet à préciser en fonction de chaque atelier) –, corrigé par les encadrant.e.s. La participation orale durant la semaine de cours sera également prise en compte par les correcteurs. L’évaluation finale résultera de la moyenne entre la note collective (coeff. 1) et la note personnelle (coeff. 2) obtenues. Un diplôme mentionnant ce résultat sera remis à chaque étudiant.e. Certains travaux pourraient être soumis à publication auprès de revues cubaines, haïtiennes et/ou françaises.

Coordination scientifique :

Kali ARGYRIADIS (IRD, URMIS)

Jhon Picard BYRON (LADIREP, UEH)

Maud LAETHIER (IRD, URMIS)

Niurka NUÑEZ GONZALEZ (ICIC Juan Marinello)

Equipe pédagogique :

Kali ARGYRIADIS (IRD, URMIS)

Odalys BUSCARON OCHOA (Prensa Latina)

Jhon Picard BYRON (LADIREP, Université d’Etat d’Haïti)

Mario Castillo (Universidad de las Artes)

Emma GOBIN (LAVUE, Université Paris 8)

Laënnec Hurbon (UEH)

Maud LAETHIER (IRD, URMIS)

Osmara MESA CUMBRERA (ICAN)

Niurka NUÑEZ GONZALEZ (ICIC Juan Marinello)

Dmitri Prieto Samsonov (Centro Loyola)

Pablo Rodríguez Ruiz (ICAN)

Jean-Marie THEODAT (Université Paris 1)

Ramón TORRES ZAYAS (ICAN)

Maxime Toutain (Musée du Quai Branly) 

Institutions participantes :

Instituto Cubano de Investigación Cultural Juan Marinello (ICIC)

Instituto Cubano de Antropología (ICAN)

Laboratoire LAngages, DIscours, REPrésentations (LADIREP), Faculté d’ethnologie, Université d’Etat d’Haïti

Alliance française à La Havane

Ambassade de France à Cuba

Institut français

Institut de recherche pour le développement

Global Research Institute of Paris (GRIP, Université Paris Cité)

Unité de recherche Migrations et sociétés (URMIS, IRD / CNRS/ Université Paris Cité / Université Côte d’azur)

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