Séminaire international sur l’histoire de l’ethnologie en Haïti

Bande rara

Bande rara

Le Département Anthropologie/sociologie de la FE de l’UEH invite les étudiant-e-s, les enseignant-e-s et chercheur-e-s, au séminaire international sur l’histoire de l’ethnologie en et sur Haïti. Le séminaire international reçoit, ce vendredi 26 juin 2015, Mathilde Périvier.

Doctorante en Anthropologie sociale et ethnologie, depuis novembre 2014, à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), rattachée au Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture (IIAC-LAHIC), Mathilde Périvier s’est engagée dans ses recherches actuelles à comparer les bandes à pied et les bandes rara à Port-au-Prince, après cinq mois passés dans cette ville à ethnographier les bandes à pied pour son mémoire de Master 2 (2013-2014).

Mathilde Périvier, prononce la deuxième conférence de clôture du séminaire sur les « Bandes rara et bandes à pied dans l’histoire de l’ethnologie en et sur Haïti : recontextualisation des travaux effectués et présentation d’une recherche en cours », le vendredi 26 juin 2015, de 3h à 5h PM, Salle de Maîtrises II, Faculté d’Ethnologie de l’UEH.

Résumé:

Bandes rara et bandes à pied dans l’histoire de l’ethnologie en et sur Haïti : recontextualisation des travaux effectués et présentation d’une recherche en cours

 Les bandes à pied et les bande rara en Haïti, malgré leur importance sociale, religieuse et politique tant en milieu urbain que rural, n’ont fait l’objet que de quelques études éparses. En Haïti, on les doit aux ethnologues du mouvement folkloriste, E. C. Paul et Gerson Alexis. Après eux, seuls quelques étudiants de la Faculté d’Ethnologie et de celle des Sciences Humaines ont ethnographié ces bandes, surtout les rara, dans des mémoires de licence ou de maîtrise. A partir des années 1980, c’est surtout depuis l’Amérique du Nord, principalement les États-Unis, que sont menées les recherches ayant trait à ces pratiques culturelles. Il s’agira dans un premier temps d’essayer de comprendre le silence de l’anthropologie haïtienne sur ces thèmes ainsi que de présenter plus généralement les perspectives dans lesquels ont été menées les études existantes.

Redéfinissant et affinant actuellement ma problématique de thèse, la suite de ma contribution présentera la recherche « en train de se faire » à partir du panorama dressé initialement. Loin de chercher les « bonnes réponses », s’il en fût, je présenterai comment essayer de « trouver » et de « poser » des bonnes questions, dont la liste n’est certainement pas exhaustive. Je justifierai mon intérêt à étudier le rara en milieu urbain tout en argumentant mon choix de les comparer aux bandes à pied de Carnaval, en notant à la fois leur point communs et leur différences, mais aussi leurs évolutions récentes. Ce faisant je détaillerai des questionnements tant de fond que de méthodologie traversant actuellement ma réflexion et pouvant faire écho à d’autres recherches en cours : l’ethnographie en milieu urbain, la mutation dans/des pratiques culturelles, penser les pratiques culturelles à partir de leur « transplantation » dans un contexte différent (à travers l’exemple de l’introduction d’une pratique d’origine rurale, le rara, en milieu urbain, médiatisée par les relations avec le politique et dans une capitale par la musique racine et les mouvements rasta), réfléchir sur les notions de « patrimoine » et « d’authenticité » et le rapport de l’anthropologie à ces questions. J’aborderai également le thème de la sécularisation/résistance à la sécularisation de la société urbaine par ces pratiques ainsi que l’intérêt et les limites de faire de l’ethnographie en période électorale dans la capitale.

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